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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/147

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y ait un jaunet chez les Bescapé, souviens-toi que la poste existe… Allons, pas d’attendrissement… Mets mes frusques et celles de mon frère dans la malle en bois, et vite, car nous partons aujourd’hui, tout de suite… et là-dessus, je vais remettre les clefs de la boutique au Recousu. »

Gianni revenait au bout d’une heure, mettait la malle sur son épaule, disait à Nello étonné de ce départ soudain : « Eh ! frérot, prends la caisse à violon, et vivement au chemin de fer pour Paris. »

Après une poignée de main donnée aux vieux compagnons, tous deux s’éloignaient, tous deux se retournant à une vingtaine de pas, d’un mouvement commun, vers la Maringotte, ainsi que des gens qui viennent de vendre la maison paternelle, et qui, avant de la quitter pour toujours, disent des yeux un long adieu aux murs où ils sont nés et où les autres sont morts.