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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/175

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Puis ils avaient introduit dans leurs exercices un certain fantastique, qui n’avait rien de cimetiéreux, de triste, de sombre, un fantastique joli, coquet, spirituel à la façon d’un conte noir qui se moque, par-ci par-là, de la crédulité de son lecteur. Et encore tout le temps de l’imprévu, de l’inattendu, de la fantaisie, du caprice, et, à mesure que le temps passait, comme l’éveil, en les membres sveltes de Nello, d’une vie fantasque.

Enfin on ne savait, à propos de quoi et comment, le spectacle plastique des deux frères évoquait dans l’esprit des spectateurs, l’idée et le souvenir d’une création ironique baignant dans du clair-obscur, d’une espèce de rêve shakespearien, d’une sorte de Nuit d’été, dont ils semblaient les poétiques acrobates.