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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/213

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chaque soir aux chevaux, parlant à tous, en les flattant de sa main parcheminée, pendant qu’à côté d’elle, un gymnaste minuscule de cinq ans mordait une orange qu’on lui avait jetée. Dans le rentrant d’un corridor intérieur, une écuyère, au sortir de son travail, s’enveloppait d’un manteau écossais, en enfournant ses souliers de satin blanc dans des babouches turques, tandis que dans l’autre rentrant, parmi de jeunes écuyers au col cassé et à la raie au milieu de cheveux frisottés, l’écuyer paillasse à la perruque rousse, au nez colorié en rouge, broyait de l’allemand avec de maigres hommes d’écurie, aux figures sculptées dans du buis, aux yeux incolores comme de l’eau. Enfin tout près de la grande baie, et contre le rideau que traversaient, par moments, les applaudissements du public, on mettait sur des chiens en selle des singes aux oreilles desquelles étaient attachés des tricornes de gendarmes.

C’étaient et ce sont sur ces tableaux rapides,