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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/257

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mider, de les déconcerter par l’ironie rieuse de sa figure, par un sourire qui était naturellement et involontairement moqueur, un sourire qui, selon l’expression de l’une, « avait l’air de se ficher du monde. » Enfin, c’est très délicat à exprimer, et cela paraîtra peu croyable, il y avait chez quelques amies de ses amis, un rien de jalousie pour le caractère de sa beauté, pour ce qu’elle empruntait, pour ce qu’elle dérobait à la beauté de la femme ! Un soir, un des écuyers, un paradeur de haute école aux cuisses splendides dans une culotte de daim, et aimé pour le quart d’heure par une très illustre femme entretenue, avait emmené souper Nello chez sa maîtresse. Quand Nello fut parti, l’écuyer qui avait une véritable affection pour son camarade, et qui avait remarqué le froid de l’amabilité de la dame du logis pendant le repas, entonnait son éloge, auquel l’adorée répondait par le silence des femmes qui ne veulent pas parler, et qui tracassent des objets qu’elles