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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/37

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sous le ciel ouvert, de rapines et d’industries d’adresse manuelle. Dans la cessation de tout commerce avec les siens, dans la mêlée de sa chair avec un chrétien, dans la communion de toutes ses journées avec des hommes de France et d’Italie, elle se tenait à l’écart des idées, des tendances, des habitudes d’esprit, du génie intime et de la vie intérieure de ses co-vivants, par une retraite rêveuse au fond d’elle-même, par un enfoncement obstiné dans son passé, par l’entretien religieux des penchants, des goûts, des croyances de sa mystérieuse ascendance. Elle vivait en une communication bizarre et incompréhensible avec un souverain mystérieux de sa race, avec un Prêtre-Roi lointainement vague, et dont les rapports avec ses sujets semblent avoir lieu par l’entremise des voix de la nature, lui offrant son adoration dans le secret d’un culte superstitieux auquel se mêlaient confusément les pratiques de toutes les religions, envoyant chercher par son petit enfant,