Aller au contenu

Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de soleil, les courbatures de la femme, avec un passé de jeune fille l’eau-de-vie avait bien souvent remplacé le pain manquant.

Sur le tréteau de la parade, mâchonnant une fleurette, on voyait la Talochée, du dos de ses mains ouvertes posées à cheval sur ses hanches, tourmenter perpétuellement sa taille par des tractions colères, et comme si elle s’essayait à la tirer et à la soulever hors de son torse ; au bout de quoi, se rejetant en arrière, les mains jointes, tendues et raidies devant elle avec les doigts rebroussés et les coudes retournés, la saltimbanque s’immobilisait, regardant en l’air, les yeux perdus, les narines terreuses, sa grande bouche entr’ouverte.