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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/54

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attendant un enfant ramassé à la porte, et le plus souvent, qui tournait la manivelle d’une main, pendant qu’il mangeait de l’autre la pomme verte soldant d’ordinaire l’orchestre du cirque.

Des bancs, fabriqués de planchettes en bois blanc, s’étageaient en gradins, prestement établis par le menuisier de la localité. Les premières places se distinguaient des secondes, par une bande de cette cotonnade qui fait des mouchoirs d’invalides, posée à plat sur les étroites planches et ne les recouvrant pas entièrement ; elles étaient en outre enfermées dans une barrière sur laquelle on collait un papier doré, enfermant, dans des ovales, des paysages turcs peints en camaïeu gorge de pigeon sur un fond d’azur. Finalement le père Tommaso tendait une ancienne perse, trouvée on ne sait où, et couverte de haut en bas de queues de paon, grandeur nature, une immense portière qui, fermée, séparait le spectacle des coulisses en plein air, que la