Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/91

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Un matin, à son réveil, Nello apercevait étalées sur une chaise des choses, des choses désirées, inespérées, que, depuis des mois, la nuit mensongère montrait à ses rêves. Il se frottait un instant les yeux, ne pouvant se croire éveillé, puis tout à coup, se jetant à bas de son matelas, il se mettait à s’assurer, avec des doigts tremblants de bonheur, de la réalité de ces objets aux riantes couleurs, où l’émoi de son toucher remuait des paillettes. Il y avait là un maillot fait sur mesure pour son petit corps, un caleçon bouffant bleu de ciel, tout constellé d’étoiles d’argent, une paire de bottines minuscules à la garniture de four-