Aller au contenu

Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manqués, Nello les faisait et les refaisait avec une pétulance, une alacrité, un entrain où il y avait le plaisir d’un gamin qui joue, un rire des yeux rempli d’une émotion humide, des saluts de ses petits bras contournés et gracieux à l’adresse des applaudisseurs, tout à fait amusants : et cela était accompli, quelque chose de décidé, de résolu, d’audacieux, de presque héroïque répandu sur sa gentille figure. Mais déjà, son rôle fini, de toute la rapidité de ses jambes il était revenu près de Gianni chercher, comme récompense, le passage et la caresse dans ses cheveux des doigts de son frère, qui quelquefois, le soulevant sur la paume de sa main, la tête en bas, tenait ainsi renversés le petit corps brandillant et cette colonne vertébrale encore molle dans un équilibre qui durait une seconde.