Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/154

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effigies de Dieux et de Déesses matérielles et sacrées : les Isis sereines et pacifiques, les Junons superbes, altières et viriles, les Minerves imposantes portant la majesté dans le pan de leur robe, les Vénus à la peau de marbre, polies et caressées comme par le baiser d’amour des siècles, le pêle-mêle des immortelles de l’Olympe et des impératrices de l’empire, souvent représentées presque divinement nues, comme Sabine, la femme d’Adrien, arrêtant chaque visite de Mme Gervaisais à son corps tout enveloppé d’une étoffe mouillée qui l’embrasse, le baigne et le serre, en se collant à tous ses membres, le voile de marbre, de la pointe des seins qui le percent de leur blancheur, glisse en caresse sur le dessin de la poitrine et la rondeur du ventre, s’y tuyaute et s’y ride en mille petits plis liquides qui de là vont, droits et rigides, se casser à terre, tandis que la draperie, presque invisible, plaquant aux cuisses, et comme aspirée par la chair des jambes, fait dessus de grands morceaux de nu sur lesquels courent des fronces, des plissements soulevés et chiffonnés, des