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Cette passion du Beau païen, ce dernier refuge de cette âme inquiète et tourmentée, cette passion sincère de la Rome antique, qui était arrivée à lui cacher la Rome catholique, avec la haie de ses statues et de ses images pétrifiées, Mme Gervaisais la sentait en elle peu à peu s’atténuer, s’effacer, et tout à coup, par une évolution de ses idées, se retourner contre ses admirations de la veille. Cet art ne lui apparaissait plus que comme une représentation de la force, de la santé, du beau physique : elle y découvrait une sensuelle froideur ; elle n’y apercevait que le corps tout seul. Sous l’exécution, sous le miracle de l’outil, elle commençait à n’y voir d’autre idéal que celui de la matière. Dans la beauté accomplie des chefs-d’œuvre, elle ne touchait plus ici qu’une beauté immobile, insensibilisée,