Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/208

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ce spectacle pâmé, ce demi-jour versé du transparent cerise des fenêtres, et où glissaient ces flèches de lumière, ces rayons visibles, transfigurant de couleurs aériennes des groupes de prière, cet éclairage mêlant un mystère de boudoir au mystère du Saint des Saints, cette langueur passionnée des attitudes enflammées, abandonnées, renversées, ces avalanches de formes heureuses, ces corps et ces têtes s’éloignant, dans la perspective des tableaux et des statues, avec le sourire d’un peuple de vivants célestes, la suavité partout flottante, ce qui semblait divinement s’ouvrir là d’une extase de sainte Thérèse, finissait par remplir Mme Gervaisais d’un recueillement charmé, comme si, dans ce monument d’or, de marbre de pierreries, elle se trouvait dans le Temple de l’Amour divin.

Tous les dimanches elle assistait à la messe avec son enfant. Elle écoutait l’office, tendait son attention au grand mystère, encore voilé pour elle, qui se célébrait au maître-autel ; exaltée pourtant par ce qu’elle