Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/221

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Peppe, aussi tranquille qu’un sourd qui s’en va quand on l’appelle, allait passer la porte avec son dos fuyant et les pans ridicules de son habit noir.

« Giuseppe ! » lui cria Mme Gervaisais.

Alors le petit homme trapu et velu, aux bras ballants, aux cheveux en brosse, d’où se détachaient des oreilles d’homme des bois, se décida à revenir, et s’appuyant des deux mains sur le bureau, il articula d’une voix caverneuse qui semblait sortir d’un antre :

« Que désire Madame ? »

Et il restait là, immobile, calé de ses deux mains, avec une expression noire profonde, méditative et machiavélique.

« Envoyez-moi Honorine… » fit Mme Gervaisais en changeant d’idée.

Giuseppe répondit à l’ordre avec le clin d’œil dont il usait habituellement pour s’épargner la peine de répondre.

Aussitôt qu’il fut sorti, Mme Gervaisais se jeta sur un coffret dont elle retourna anxieuse tous les papiers.

« Madame me demande ? »