Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/223

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Laissez-moi… »

Et Mme Gervaisais se replongea dans ses papiers, les vérifia, compta les feuilles de papier à lettres sur lesquelles elle avait jeté un « journal de ses idées » interrompu depuis deux mois. Rien ne manquait, n’avait été dérangé. Les dates se suivaient. Cependant elle ne dormit pas de la nuit.

Le lendemain matin, une des premières paroles de M. Flamen de Gerbois, qui venait la voir après son déjeuner, était :

« Vous étiez hier au Gesù… Je l’ai su par la princesse Liverani… Vous avez entendu les terribles paroles contre la princesse de Belgiojoso ?

― La princesse de Belgiojoso ! … Ah ! vraiment… c’était contre la princesse de Belgiojoso ! » laissa échapper Mme Gervaisais.

Elle respira, profondément soulagée, ne comprenant pas comment elle avait pu, sans une perte momentanée de son bon sens, concevoir ses soupçons, ses imaginations insensées de la veille.

Et cependant, quand M. Flamen de Gerbois