Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/236

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sans visage, ne paraissait qu’une main qui tenait renversé le petit volet derrière lequel le Père écoutait masqué, ― une main qui ne bougeait pas, une main grasse et pâle, sans fatigue et sans mouvement, une main impassible, coupée et clouée au bois, une main qui faisait peur à la fin, comme une main morte et une main éternelle !

L’heure se passait, puis la demie : Mme Gervaisais posait son front, qu’elle avait peine à porter, contre l’accotoir. Et l’enfant, qui, de la chapelle Saint-Ignace où sa mère l’avait agenouillé à prier, venait voir de temps en temps, voyait toujours cette main.


LXIV

Sa promenade habituelle était alors la villa Borghèse. Faisant quitter à sa voiture les allées fréquentées, bruyantes du trot des calèches, elle s’enfonçait aux déserts du jardin, sous ces allées d’arbres de