Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/257

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donc de corriger cette opiniâtreté de votre esprit… Prenez la résolution d’obéir fermement à votre Père spirituel, quels que soient les remords, la crainte et les appréhensions qui vous conseillent ; apportez la docilité que saint Bernard prescrivait à un disciple tourmenté des mêmes scrupules que vous… Et ne dites pas : « Mon directeur n’est pas saint Bernard ; » car, retenez-le bien, il faut obéir au directeur, non pas parce qu’il est un saint, mais parce qu’il tient la place de Dieu. Ce n’est pas sa sainteté qui nous assure que nous faisons la volonté du Seigneur en suivant ses avis, mais l’ordre exprès que Jésus-Christ nous donne d’obéir à ses ministres dans tout ce qu’ils nous commandent. Éloignez donc de votre cœur toute vaine crainte, et croyez que, vos actions sont déjà justifiées aux yeux du Tout-Puissant. Croyez que quand vous vous présenterez devant le tribunal du Souverain juge, vous pourrez lui dire : « Seigneur, j’ai fait tel acte et omis tel autre pour obéir à ceux que vous avez chargés de me gouverner en votre nom. » Et soyez sûre que le