Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/265

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que l’autre lui remontait son pantalon dans le dos jusqu’à l’omoplate. Le cou, la poitrine, un peu des reins, du ventre et du reste, passaient, avec des morceaux de peau brûlés, de la chair de Ribera entre les mailles d’une loque. Ses pieds étaient chaussés de boue sèche.

Ainsi, presque nu sous ses haillons, habillé de trous autour desquels il y avait, par pudeur, un peu de quelque chose, l’affreux et sordide gamin avait le rayon du soleil, de la santé, de la liberté, un éclair ardent de vie animale. Un rire large et blanc lui venait quand Pierre-Charles lui donnait sa baïoque d’habitude. Pour le remercier, il s’amusait avec lui, lui apprenait à lancer au loin un sou, avec une double ficelle nouée autour des deux jambes. Et pour le triste et lamentable petit riche, c’était le meilleur de son existence que ces rencontres avec ce misérable camarade, si heureux en comparaison de lui.


LXXI