Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/288

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superbe de cette intelligence, il commença à l’arracher à la grandeur, à la noble spiritualité de ses conceptions religieuses, et la jeta à la règle abêtissante des pauvres d’esprit, la terrifiant de l’évocation continuelle, menaçante, du monstre de sa vanité, lui défendant toute hauteur de foi, l’assourdissant des textes sacrés qui redisent que « la science enfle » et que « tout le savoir du Chrétien ne doit être que Jésus-Christ crucifié », lui citant saint Paul qui proscrit les sentiments tendus aux choses élevées, aux choses singulières, redoutables ainsi que des pièges, lui prêchant avec l’Imitation la détestation chrétienne de la connaissance et de l’étude, suppliciant enfin, avec une haine opiniâtre et un zèle de fiel, dans cette femme supérieure, ce que l’Église appelle « l’ambition de la curiosité d’une âme », y éteignant la lumière et le raisonnement, essayant enfin de ne plus laisser à ce cerveau, dans une refonte sacrée et impie, que la crédulité ignorante et les puériles superstitions.

Il ne lui permit plus les livres religieux,