Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/297

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Très grand, il paraissait immense par le peu qu’il contenait : un guéridon en noyer, des consoles sans rien dessus, des chaises en paille dont les bois étaient peints du bleu des murs, et un vieux canapé couvert d’un mauvais damas rouge, dont le dos maigre et dur se renversait en rebord enroulé de baignoire. Une console pourtant portait un débris de paradis de cire dans lequel un enfant Jésus moisissait, avec sa gonnella de soie passée et ses bretelles suisses de petit gymnaste. Des deux fenêtres battues de rideaux d’auberge, on voyait l’herbe de solitude qui pousse sur une place d’église, la porte latérale de Saint-Marie du Transtevere et son inscription : Indulgentia plenaria, un grand mur de briques dénudées, déchaussées, où un auvent abritait une vieille peinture de Vierge sur une cathèdre devant laquelle se balançait une lanterne, la maison parochiale, d’un rococo espagnol, fermant la place à droite, le petit cimetière la fermant à gauche avec son préau à jour, ses décombres, ses tombes, ses ornements, ses