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Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/31

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nant la source dans le creux de ses deux mains élevées, rapprochées et ouvertes, il laissait retomber l’eau qui débordait, en s’amassant, de la coupe de ses doigts, gentiment immobile, sérieux presque, avec une sorte de sentiment de sa jolie pose, de la charmante et enfantine statue de fontaine qu’il mettait là.


V

— Pierre-Charles ! — lui cria sa mère de la fenêtre.

L’enfant sauta vite de la fontaine, et grimpant l’escalier en courant, il fut au bout d’un instant dans les bras de sa mère, frais et sentant la fleur mouillée, essoufflé et rose, se pressant contre elle, l’embrassant sur la figure, les yeux, les bras, les mains, à des places de son peignoir, avec les caresses d’un petit animal tendre, des baisers qui léchaient presque.