Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/312

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assez bon botaniste, assez heureux guérisseur des fièvres locales, mais âne bâté et buté pour tout le reste, ce dont il s’excusait naïvement en rejetant son ignorance sur la difficulté d’apprendre l’anatomie à Rome, où l’on ne délivre, pour les études médicales, que des morceaux de femme au lieu du cadavre entier.

Ses malheurs d’allopathe l’avaient fait pour le moment homoeopathe. En même temps, du libéralisme particulier à sa classe, il était passé à un zèle pratiquant qui lui avait valu la protection et la clientèle de quelques religieux d’Ordres pauvres. Le P. Sibilla, en l’indiquant à Mme Gervaisais, le lui avait donné comme étant le médecin de Son Excellence le Prince Maximiliani. Seulement, Mme Gervaisais ignorait que le Prince, à l’imitation de tous les Princes romains, se faisait soigner par un médecin étranger, et que le soi-disant docteur n’était attaché qu’à la santé des chevaux et des domestiques de la casa, payé six écus par mois, et logé aux combles du palazzino, cette annexe des illustres maisons