Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/330

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renversée à plat sur le dos, les mains encore étendues au-dessus de sa tête dans un mouvement d’adoration.


XCIII

La maladie, la lente maladie qui éteignait presque doucement la vie de Mme Gervaisais, la phtisie, aidait singulièrement le mysticisme, l’extatisme, l’aspiration de ce corps, devenant un esprit, vers le surnaturel de la spiritualité.

L’amaigrissement de l’étisie, la diminution et la consomption du muscle, la mort commençante et graduelle de la chair sous le ravage caverneux du mal, la dématérialisation croissante de l’être physique l’enlevaient toujours un peu plus vers les folies saintes et les délices hallucinées de l’amour religieux. Elle y était encore portée par un autre effet de son mal. Contrairement à ces maladies des grossiers et bas organes du