Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/374

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amis… qui auront tous plaisir à te revoir… »

Mme Gervaisais l’écoutait avec l’air d’une femme comprenant à peine. Quand il eut fini de parler, d’un signe de main, elle lui demanda de la laisser à elle-même.

Le frère avait repris sa marche agitée, à grands pas. Il attendait, anxieux, ce qui allait sortir de ce cœur, de cette tête, impatient et peureux de cette première parole de la malheureuse, contre laquelle il ne se sentait plus le courage de l’indignation. Et l’enfant, ainsi qu’un enfant oublié entre le mari et la femme dans une scène tragique de ménage, promenait, de l’officier à sa mère, une curiosité étonnée.

Elle se trouvait au bout de ses dernières forces. Elle se sentait incapable de porter plus loin la croix qui l’écrasait. À la fin, elle cédait à l’affaissement de toutes ses énergies physiques et morales. Sa vie n’en pouvait plus. La mort avait trop tardé et ne l’avait pas prise à