Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/385

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sembla avoir des armes de vieux Papes sur les murs, et dedans, des vivants vagues et des costumes anciens, éclairés par la trouble lumière d’une coulisse de théâtre pendant le jour.

Elle marchait vite, tenant si serrée dans sa main la main de son enfant qu’elle lui faisait mal.

Puis ce furent d’autres salles qu’elle traversa, frôlant des uniformes, des gardes, des dragons, et d’autres salles encore qui à mesure qu’elle avançait, prenaient un aspect plus ecclésiastique, et où les allants et les venants devenaient de plus en plus des prêtres et des ombres.

Le Palais, mystérieusement peuplé, s’allongeait devant elle, infini et confus comme le chemin d’un songe, dans lequel elle allait toujours, avec un regard et un pas de somnambule.

Elle se trouva dans un salon, pareil à un salon d’officiers d’ordonnance, où un peloton de Gardes Nobles prenait les armes sur deux lignes et saluait de l’épée au passage des Cardinaux.