Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/99

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et la somptuosité des tentures semblaient s’évaporer et se volatiliser dans un air agatisé par tous les reflets des porphyres et des jaspes.


XIX

Il y a à Saint-Pierre une superbe et royale porte de la Mort : c’est un portique de marbre noir sur lequel s’enlèvent de travers les tibias envolés d’un squelette doré soulevant la solide portière, la tenture écrasante qui lui retombe sur le crâne et fait un masque aveuglé à l’image du Trépas dressant en l’air, au-dessus du passant, avec le bout de ses phalanges d’os, le sablier du Temps éternel.

Dans une de ses visites de l’après-midi aux églises, madame Gervaisais sortait par cette porte de la sacristie de la basilique, lorsque lui apparut une chapelle qui n’avait point encore arrêté ses yeux, au milieu des chapelles sans nombre de Saint-Pierre.