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L’ART JAPONAIS

sions en couleur, comme aucun pays de l’Europe n’est encore arrivé à en imprimer.

Dans le Yéhon Momotidori, Les cents crieurs, la charmante impression que celle des « colombes picorant » en son apparence d’un fin dessin à la plume, simplement lavé d’eau bleutée. Quelle admirable impression que celle de ce canard, qui grâce à un léger relief, semble être peint à l’aquarelle sur son plumage, un rien soulevé. Mais quelle merveille que cette autre impression, représentant des « grues et un martin-pêcheur chassant » des grues qui ne sont, pour ainsi dire, en leur silhouette caractéristique, en leur savante construction, qu’un gaufrage blanc, et ce martin-pêcheur à demi-submergé dont la moitié de corps plongeante en la rivière est un prodige du rendu de l’évanouissement de la couleur et de l’estompage de la forme sous l’eau.