Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIX

Outamaro mourait à Yédo, en 1806, le troisième jour du cinquième mois du calendrier lunaire[1]. Dans les anciens exemplaires de Ou-

  1. L’année japonaise a douze mois, comme la nôtre. Le premier mois dans la langue poétique, et dans la langue parlée à la cour du mikado, s’appelle le mois aimable, à cause de la bonne amitié qu’on suppose, engendrée par les cadeaux et les visites du Jour de l’An. Le nom du deuxième mois, c’est le mois où l’on double ses vêtements, et c’est l’époque des grands froids. Le troisième mois, est le mois de la résurrection ou du commencement du printemps, très précoce sous ces latitudes. Le quatrième mois, le mois du deutzia, fleur ressemblant au jasmin. Viennent ensuite les mois de la sécheresse, le mois des missives, parce que, selon l’ancienne coutume, l’on s’écrivait alors des lettres de félicitations ; puis les mois de la chute des feuilles, de la longue clarté, le mois sans dieu où la divinité du tonnerre est censée mourir, sans être remplacée par une autre, le mois de la gelée blanche, et enfin celui, de la course des maîtres, qui, dans les derniers jours de l’année, sous le coup des affaires à terminer, sont toujours par voies et par chemins.