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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/161

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OUTAMARO

du jaune rouge de la robe. Toujours comme dans le kakemono de M. Bing, l’opposition d’un noir de laque avec des teintes délavées à grande eau.

Enfin, mon travail terminé, on me fait voir, chez Bing, un immense kakémono, un kakémono de trois mètres 50 centimètres de largeur sur deux mètres, 40 centimètres de hauteur, un kakémono remplissant tout un panneau d’une pièce, et sur lequel est représentée une composition, où l’on compte vingt-six femmes. C’est la vue perspective d’un tournant de la galerie intérieure d’une « Maison Verte » au-dessus d’un jardin aux arbustes couverts de neige, où sont groupées et joliment étagées en de paresseux arrêts, où en des montées rapides d’escaliers, ces courtisanes, aux pieds nus, sous leurs somptueuses robes : des femmes jouant avec un petit chien, des femmes portant une collation, des femmes se parlant du haut en bas de l’escalier, penchées sur les rampes avec d’éloquents gestes des mains, des femmes la pensée distraite, un bras entourant le pilastre de bois contre lequel elles sont appuyées debout, des femmes faisant de la musique, des femmes, frileusement accroupies autour d’un brasero, sur lequel bout une théière, — et dans le fond, une