Aller au contenu

Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
L’ART JAPONAIS

De son côté, l’ami de cœur a le devoir de distribuer des foulards de coton teints, où sont entrelacées les armoiries de l’amant et de la courtisane. Et en revanche, les employés de la maison lui offrent, ainsi qu’un présentoir de mariage, une caisse où sont plantées une branche de pin, de bambou, de prunier, et pour les remercier, l’amant leur distribue le bouquet (fleur en japonais), car le cadeau d’argent s’appelait fleur dans ce monde raffiné. Du reste, il y avait en ce temps, en ces lieux de plaisir, une certaine pudeur à propos de la question d’argent. Durant les heures ou les journées passées avec la courtisane, on ne sortait jamais d’argent de sa poche, et jamais il n’en était demandé par les femmes, on payait seulement à la sortie, la note de la maison.

Au fond, ce jour de la nouvelle couverture était très favorable à la réputation de la femme, quand la literie était riche, distinguée, somptueuse. Et c’est ce jour-là, dit l’auteur des Maisons Vertes, que homme sans usage qui réclame une seconde baguette à manger, quand on lui offre des baguettes qui s’ouvrent en deux, qui demande qu’on lui serve quelque chose de meilleur, quand on lui sert un arami (poisson à os tendres)… que l’homme répu-