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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/93

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OUTAMARO

vrage spécial sur les courtisanes, il existe une robe gravée d’après Korin, et que le peintre avait décorée pour la célèbre Ousoughoumô.

DEUXIÈME IMPRESSION
Contemplation de la lune.

Une impression, où l’on voit sur une terrasse, des courtisanes en compagnie d’amants, les yeux au ciel, dans la contemplation d’une belle nuit d’été.

Oui, — c’est constaté par Jipensha-Ikkou, — leur éducation a doté les femmes du Yoshiwara d’un sentiment poétique, et la lumière argentée de l’astre nocturne, dans la sérénité mélancolique des belles nuits d’été, les fait se répandre, ces poétesses improvisées de la Lune, en des rêveries d’un lyrisme élégiaque.

Et ce sont les vers de la courtisane Kumaï :

« Ce n’est qu’en admirant à deux, que la Lune m’est belle. Quand je suis seule, elle m’inspire trop de sentiments attendris ! »

Et les vers de la courtisane Azuma :

« Et ce soir, à qui sera la douceur de mon être, en ce monde passager, avec mon corps flottant. »

Et les vers de la courtisane Kameghiku :

« Oh ! que le reflet du clair de lune se reflète