Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comble de la difficulté et le summum de l’art dramatique des années qui vont venir, — et je me trouve tout seul, pas assez fort pour y arriver.

Il était besoin, pour le tenter et peut-être réussir, de continuer à avoir pour collaborateur un poète doublé d’une oreille particulière, un original passant des heures entières, aux Tuileries, à entendre causer des bébés, pour le seul plaisir de surprendre la syntaxe de leurs phrases enfantines.

Maintenant, n’y aurait-il pas dans notre pièce une seconde qualité que personne n’a remarquée ? Si Henriette Maréchal n’étale pas absolument sur les planches des morceaux de notre vie, elle y apporte, tout le temps, les attitudes morales des deux frères, quand le jeune tombait amoureux. Elle redit sous des formules plus étudiées, avec des expressions plus littéraires, mais elle ne fait que redire les ironiques