Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/156

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couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine. Jusqu’à ce jour, toute notre littérature consistait en un carnet de notes, contenant les étapes et les menus de repas d’un voyage en France de six mois à pied, le sac sur le dos, et où seulement, tout à la fin, s’étaient glissées quelques notes sur le ciel, la terre, les Mauresques de l’Algérie. Je ne tiens pas compte toutefois d’un ÉTIENNE MARCEL, drame en cinq actes et en vers, commis en rhétorique par mon frère, et d’un indigeste travail sur les « Châteaux de la France au moyen âge », présenté par moi à la SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE FRANCE pour avoir l’honneur d’être admis parmi ses membres.

Le vaudeville en deux actes, terminé et baptisé SANS TITRE, nous nous trouvions ne connaître ni un auteur, ni un journaliste,