Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/287

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ranosuké se lève, sans aucune trace d’ivresse dans les manières et avec des traits exprimant la plus vive émotion.

« Ô dieux, dit-il en gémissant, quelle fidélité ! C’est plus que je n’en peux supporter ! »

Pendant qu’il parlait, les larmes ruisselaient sur ses joues.

« C’est le modèle des femmes. Au lieu de me blâmer de ce qui peut sembler un crime de ma part, elle invente des excuses à ma conduite et prend pour elle toute la faute. Je vais mettre un terme à cela sur-le-champ. Elle ne sera pas témoin du rôle que j’ai à jouer pour faire réussir mon plan. D’un autre côté, mes petits-enfants ne se souviendront pas de moi comme d’un ivrogne imbécile. Je vais la renvoyer. Mais encore, comment m’y prendrai-je ? »

Cet homme énergique et brave arpentait la chambre, et dans son angoisse, il se tordait les bras et grinçait des dents. Tout