Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et traîné tout tremblant devant le chef de l’expédition.

À ce moment Kuranosuké se met à genoux devant le blessé, et après les démonstrations de respect dues au rang élevé du vieillard, lui dit : « Seigneur, nous sommes des hommes de Takumi-no-Kami. Votre Grâce a eu une querelle avec lui. Il a dû mourir et sa famille a été ruinée. En bons et fidèles serviteurs nous vous conjurons de faire hara-kiri (s’ouvrir le ventre). Je vous servirai de second, et après avoir en toute humilité recueilli la tête de Votre Grâce, j’irai la déposer en offrande sur la tombe du seigneur Takumi. »

Kotsuké ne se rendant pas à l’invitation qui lui était faite, Kuranosuké lui coupait la tête avec le petit sabre qui avait servi à son maître à s’ouvrir le ventre.

Alors les 47 ronins se dirigeaient vers le petit cimetière du temple de la Colline-du-Printemps, où reposait le seigneur d’Akô sous