Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/42

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comme en une serre chaude, et où il y a si peu de place, que le médecin est obligé de poser son chapeau sur le lit… Nous avons lutté jusqu’au bout pour la garder, à la fin il a fallu se décider à la laisser partir. Elle n’a pas voulu aller à la maison Dubois, où nous nous proposions de la mettre : elle y a été voir, il y a de cela vingt-cinq ans, quand elle est entrée chez nous ; elle y a été voir la nourrice d’Edmond qui y est morte, et cette maison de santé lui représente la maison où l’on meurt. J’attends Simon, qui doit lui apporter son billet d’entrée pour Lariboisière. Elle a passé presque une bonne nuit. Elle est toute prête, gaie même. Nous lui avons de notre mieux tout voilé. Elle aspire à s’en aller. Elle est pressée. Il lui semble qu’elle va guérir là. À deux heures, Simon arrive : « Voici, c’est fait… » Elle ne veut pas de brancard pour partir : « Je croirais être morte ! » a-t-elle dit. On l’habille.