Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tranquille, espérante, parlant de sa sortie prochaine, — dans trois semaines au plus, — et si dégagée de la pensée de la mort, qu’elle nous raconte une furieuse scène d’amour qui a eu lieu hier entre une femme couchée à côté d’elle et un frère des écoles chrétiennes, qui est encore là aujourd’hui. Cette pauvre Rose est la mort, mais la mort tout occupée de la vie.

Voisine de son lit se trouve une jeune femme qu’est venu voir son mari, un ouvrier, et auquel elle dit : « Va, aussitôt que je pourrai marcher, je me promènerai tant dans le jardin, qu’ils seront bien forcés de me renvoyer ! » Et la mère ajoute : « L’enfant demande-t-il quelquefois après moi ?

— Quelquefois, comme ça », répond l’ouvrier.

Samedi 16 août. — Ce matin, à dix heures, on sonne. J’entends un colloque à la porte entre la femme de ménage