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Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/117

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des nuits d’Opéra, une belle et pleine lune de l’autre côté de la rivière qui s’épanouit à travers nos feuillages comme une bombe lumineuse. De tous les coins de notre terrasse, le paysage fait tableau… Je suis entouré de belles choses à quatre ou cinq lieues de distance ; j’ai visité avant-hier le château d’Azay sur l’Indre. J’ai toutes les peines du monde à croire que Chenonceaux soit plus beau : une vraie vignette anglaise, de la renaissance toute pure ! et un parc ! et des eaux ! La vallée d’Azay est celle du Lys dans la vallée. Les habitants sont furieux contre l’auteur qui a trouvé leurs femmes laides… Je pêche à la ligne sans aller bien loin et avec succès. Je n’ai qu’à me baisser pour en prendre. Je pêche les ablettes par soixantaine. Je trouve à ce prix que tout ce qu’on a dit là-dessus sont des calomnies. C’est une belle chose que Paris ; mais je n’en persiste pas moins à croire que nous ferions bien, sur le retour, de nous en venir par ici planter nos choux avec quatre ou cinq amis sensés. La nourriture saine, le bon vin, le repos, les jardins, le loisir, ont bien leur mérite. J’ajouterai