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Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/231

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Trophonius; ce ne sont pas les griffonnages et les bossues goîtreuses du Vinci; ce ne sont ni les maigres squelettes classiques des _Danses des morts_, ni les figurations antinaturelles des mythologies de l'Edda; ce sont plutôt,--autant que ma pensée peut trouver une analogie à ces visions de terreur caricaturale,--ces idoles sataniques que, dans un tronc d'arbre, Java taille à ses dieux de mort.--Derrière la femme vient un garde national pied-bot, avec un énorme bonnet à poil. Les bras retournés, plus longs que son corps, traînent par terre derrière lui deux mains semblables à des poulpes de mer; puis encore, c'est un cul-de-jatte assez propret, avec une jolie queue par derrière dont le nœud forme un énorme papillon noir, voltigeant de droite et de gauche; les moignons sont fichés dans les pieds ronds en bois des poupées de vingt-cinq sous; il ne touche pas terre et tenant une béquille de chaque main, il se balance dans le vide, comme un pendule.

Après cela, ce sont les incestes de la forme humaine et de la forme bestiale, les plus inouïes contrefaçons de l'homme. Une grosse tête d'enfant,