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Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/256

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il se pique. Il bougonne sourdement. Cela avance. Il sifflote un petit air. Il lui faut maintenant ses deux mains; il met l'épingle entre ses dents. Là! voilà qui est fini. Il fait sauter cela sur son séant, regarde et donne encore un coup de main ici et là: c'est sa poupée qu'il vient d'habiller. La chandelle tantôt ramasse sa flamme au-dessus de son champignon qui charbonne, tantôt la lance bien haut par-dessus; et au mur, le petit paquet de chiffons que branle le vieillard remue. Au mur, aussi, l'énorme nez du vieillard se projette, mettant une grande ombre bien noire qui marche et rétrograde selon que la chandelle flambe ou se reploie. Au mur, ce nez énorme se profile net; et d'une ligne cernée, la silhouette étrange tremblotte, toujours à sa même place, grandissante, puis immobile; tandis que promenée et ballante sur les plis des draps, la poupée estompe plus bas l'ombre allongée de ses oripeaux qui dansent...

Le dimanche gras, il arrive à Rumilly une grande caisse de Paris pour M. Jousseau.--M. Jousseau s'enferme avec sa caisse; même Azélie ne sait ce qu'il fa