Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/312

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la ruelle, se reprirent le bras et entrèrent dans un cabaret sur la Grand'Place.

Il faisait beau ce jour-là à Langres, et l'on en profitait pour rendre des visites «de digestion». Sur les portes, les visités faisaient les derniers compliments aux visiteurs. Madame Comantin même se hasardait à marcher un peu au soleil, le long du mur du Collége, avec sa servante, essayant de se réchauffer le dos;--en sorte que toutes les anciennes connaissances de l'organiste se régalèrent de le voir passer, la cuisinière de l'évêque au bras.

De tout cela, la mariée ne s'occupa guère, occupée qu'elle était à se mirer en sa robe blanche; et pour le marié, sans doute qu'il ne vit et n'entendit rien. Eût-il eu à la main une princesse de l'illustre maison de Lorraine, il n'eût pas eu le jarret mieux tendu ni le front plus haut.

--«Pélagie!--dit l'organiste en montant l'escalier du domicile conjugal,--vous allez me mettre un tablier et me faire une bisque comme celle de l'év