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Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/348

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A ce mémoire soumis au roi était jointe avec cette suscription: _Dernier billet du pauvre condamné pour le roi, le roi seul_, une lettre de Peytel, jetée sans doute par-dessus les murs de la prison, et qui était parvenue à Gavarni par la petite poste. Sur l'enveloppe on lisait ceci:

_Ne trompez pas un pauvre malheureux qui s'est confié à vous, qui n'a que vous pour lui être utile, et puisque vous avez rompu la première enveloppe de ce billet, arrêtez-vous; vous violeriez un secret important en allant au delà; recouvrez ce billet d'une autre enveloppe, et adressez à Gavarni, rue Fontaine-Saint-Georges, à Paris._

La lettre qui suivait, étrange, un peu folle et rabâcheuse en ses commencements, poignante à la fin, écrite d'une petite écriture fine, serrée, régulière, et sans tremblement; cette lettre où le malheureux, riant un instant, faisait allusion à