Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/63

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f baron ne l'empêchent pas de revenir quelquefois à la littérature. Le grave emperruqué met alors à son esprit «des bas couleur de rose». Une fable s'échappe de sa plume entre deux résumés de la taverne:


L'AMOUR ET LA MORT

«L'Amour et la Mort convinrent de voyager ensemble. La Discorde les surprit au milieu de leur sommeil et mêla leurs flèches. C'est ainsi que l'Amour, quand il se propose de frapper les jeunes d'une tendre passion, tue souvent, et que la Mort, quand elle lance sur les vieux la flèche fatale, allume un doux attachement.»

Ne dirait-on pas le goût d'une odelette d'Anacréon?--Nicholson dit plaisamment, à propos de ses œuvres rimées, «qu'il est le plus pesant barde d'Angleterre, un barde de 266 livres».

Mais, après sa fable, vite il remonte à son siége, il retourne à sa baronnie; il recommence, applaudi, sa farce étonnante. Il sait que toute sa gloire est dans sa toge risible, et il se résume ainsi lui-même dans l'autobiographie de sa main qu'il nous a envoyée: «Je vous livre ceci,