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Page:Gondal - Mahomet et son oeuvre.djvu/26

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confuse est la croyance au Dieu unique et personnel : c’est la seule notion claire et précise ; elle revient à chaque instant, elle est exprimée avec force, avec conviction, quelquefois avec grandeur : il semble que ce soit là la seule idée que cet esprit lent et illettré, réduit à s’instruire lui-même, soit parvenu à s’assimiler complètement.

« Il a mis vingt ans à la concevoir : il s’y cramponne comme à une découverte personnelle : elle lui suffit et lui tient lieu de tout. Ses idées morales sont loin d’avoir la même précision : confuses par elles-mêmes, elles sont encore obscurcies par le voile des passions[1] ». Voilà de nobles et fières paroles, voilà le jugement du bon sens et de la vérité que ratifieront, nous n’hésitons pas à le croire, tous ceux qui se seront imposé la fatigue et l’ennui de parcourir seulement quelques chapitres de ce prétendu chef-d’œuvre.

Et cependant, ce livre si pauvre, si monstrueux, est et demeure pour deux cents millions de créatures humaines, encore aujourd’hui, la règle de la foi, le code de la morale, le résumé de l’histoire ; et depuis plus de douze siècles, des nations puissantes en font la base de leurs lois administratives et politiques. Aux yeux du musulman il est le livre des livres, livre inspiré par excellence[2], le livre

  1. M. de Vogüé, dans le Correspondant, t. 66, p. 614.
  2. « Le ciel, lisons-nous dans le Coran lui-même, le ciel t’a envoyé le plus excellent des livres. Le Coran est la lumière de Dieu. Par elle, il dirige les élus. » XXXIX, 24. Et ailleurs : « Le Coran est l’ouvrage de Dieu. Il confirme la vérité des écritures qui le précèdent. Il en est l’interprétation. » X, 38. Il faut confesser, dit le catéchisme Sonnite, « que le Coran est la parole de Dieu ; qu’il est éternel et incréé. » chap. Ier.