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OBLOMOFF.

C’est ainsi qu’Oblomoff traversa l’étude des sciences. Le jour où il assista aux dernières leçons de son cours, nouvel Hercule, il posa les colonnes de son érudition.

Le chef de l’établissement en signant son certificat d’études, comme jadis le professeur en marquant la leçon de son ongle, traça la limite que notre héros ne trouva pas nécessaire de franchir dans ses investigations scientifiques.

Sa tête était un dépôt confus d’actes indifférents, de personnages, d’époques, de chiffres, de religions, — sans cohérence — de principes d’économie politique, de mathématiques et d’autres sciences, d’axiomes, de problèmes, d’inductions, etc.

C’était comme une bibliothèque composée uniquement de volumes dépareillés sur toutes les branches des connaissances.

L’étude eut sur Oblomoff une bizarre influence. Chez lui entre la science et la vie s’ouvrait un abîme profond, qu’il n’essaya même pas de combler. Pour lui la vie était la vie et la science était la science.

Il avait étudié tous les droits, ceux qui étaient de l’époque et ceux qui étaient tombés depuis longtemps en désuétude ; il avait même fait un cours de procédure.

Pointant un jour qu’à l’occasion d’un vol commis dans sa maison il lui fallut écrire à la police, il prit