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OBLOMOFF.

baisse les yeux, la friponne, et sourit… Quand donc viendra ce temps ?… »

— Et le plan, et le staroste, et le déménagement ? lui cria soudain sa mémoire.

— Oui, oui, dit vivement Élie : tout à l’heure, à l’instant !

Oblomoff se souleva rapidement et se mit sur son séant, ensuite il allongea ses jambes, entra d’un coup dans ses pantoufles et resta assis, puis se leva tout à fait et se tint debout deux minutes à réfléchir.

— Zakhare, Zakhare ! cria-t-il en jetant un coup d’œil sur la table et sur l’encrier.

— Qu’y a-t-il encore ? Ces mots se confondirent dans le bruit du saut. Comment mes jambes me portent-elles encore ? murmura Zakhare de sa voix enrouée.

— Zakhare ! répéta Oblomoff pensif, sans détourner le regard de dessus la table. Voilà ce qu’il y a, mon ami… dit-il en montrant l’encrier, mais il n’acheva point la phrase et retomba dans sa rêverie. Ici il leva les bras, fléchit les genoux, et commença à se détirer et à bâiller…

— Il restait là, dit-il en continuant à se détendre et en s’interrompant, du fromage… Donne-moi du madère : il y a encore loin d’ici au dîner, je déjeunerai un peu…