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OBLOMOFF.

pas ! elle fait fondre l’étain ou la cire[1], elle court à la porte cochère[2] ; elle met toutes mes servantes en déroute. Elle invente mille jeux… c’est vraiment un boute-en-train.

— Oui, une dame du monde ! fit un des interlocuteurs ; ne s’avisa-t-elle point, il y a trois ans, de descendre les montagnes[3] ! C’était quand M. Lucas se fendit le sourcil…

Tous les donneurs se réveillèrent soudain, regardèrent M. Lucas, et partirent d’un éclat de rire retentissant.

— Comment as-tu fait, monsieur Lucas ? Voyons, voyons, raconte-nous ça ! dit M. Élie père en se pâmant de rire.

Et tous de rire encore, et Ilioucha qui se réveille de rire aussi.

— Que voulez-vous que je vous raconte ? dit M. Lucas embarrassé, tout cela, c’est M. Alexis qui l’a inventé : il n’y a rien eu…

— Hé ! éclatèrent tous en chœur. Allons donc, il n’y a rien eu ! est-ce que nous sommes morts, nous autres ? Et le front, et le front, on y voit encore la marque…

  1. Il est d’usage pendant les fêtes de Noël de verser dans l’eau de la cire ou de l’étain fondu et d’expliquer l’avenir par les figures qui s’y forment.
  2. Demander le nom du premier passant qui sera celui du mari futur.
  3. Les montagnes russes.