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OBLOMOFF.

« Ah ben ! le grand malheur, s’il se plaint au barine ? se disait-il d’un air méditatif, en ouvrant flegmatiquement et lentement sa tabatière, le barine est bon, on le voit de reste : il ne dira que des sottises. Qu’est-ce que cela, s’il ne fait que dire des sottises ? Mais il y en a d’autres qui vous regardent, vous regardent, et vous empoignent par les cheveux… »



XVII


Quelques minutes après quatre heures, Zakhare entra avec précaution et sans bruit dans l’antichambre : il se glissa sur la pointe des pieds dans le couloir, s’approcha de la chambre du barine, appliqua d’abord son oreille à la porte, puis fléchit les genoux et mit son œil au trou de la serrure.

Dans la chambre retentissait un ronflement musical.

« Il dort, dit-il tout bas, réveillons-le : il est bientôt quatre heures et demie. »

Il toussa et entra.

— Monsieur ! hé ! monsieur, dit-il à voix basse, se tenant au chevet du lit d’Oblomoff.

Le ronflement continua.