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OBLOMOFF.

— Seigneur Dieu, encore ! et l’on entendit le grognement et le bruit des deux pieds.

— L’eau est-elle prête ?

— Il y a longtemps. Pourquoi ne vous levez-vous point ?

— Que ne me dis-tu que c’est prêt ? Je me serais levé depuis longtemps. J’ai à travailler, je vais écrire.

Zakhare s’éloigna quelques instants et revint avec un cahier graisseux et quelques chiffons de papier.

— Tenez, puisque vous allez écrire, vous ferez bien de régler aussi nos comptes : il est temps de donner de l’argent.

— Quels comptes ? Quel argent ? demanda Oblomoff d’un air consterné.

— Mais le boucher, le fruitier, la blanchisseuse, le boulanger… ils veulent de l’argent.

— Ça ne pense qu’à l’argent, murmura Élie ; et toi, pourquoi ne me présentes-tu pas les notes une à une ? Pourquoi toutes à la fois ?…

— Mais vous me mettez toujours à la porte… demain… demain…

— Eh bien ! pourquoi ne pas remettre cela à demain ?

— Impossible, ils insistent trop et ne veulent plus faire crédit. C’est aujourd’hui le premier.

— Ah ! dit Oblomoff d’un air chagrin : encore des