Page:Gontcharoff - Oblomoff, scènes de la vie russe, trad Artamoff, 1877.djvu/42

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On ne saurait préciser combien de temps il aurait passé dans cet état d’indécision, si la sonnette de l’antichambre n’avait retenti.

— Ah ! voilà déjà quelqu’un, dit Oblomoff en s’enveloppant dans son khalate, et je ne suis pas encore levé… Quelle honte ! Mais qui peut venir à une heure aussi matinale ?

Et, étendu dans son lit, il regardait la porte avec curiosité.


II


Entra un jeune homme d’environ vingt-cinq ans, d’une santé resplendissante, avec des joues, des lèvres et des yeux riants à vous faire envie.

Il était irréprochable dans sa toilette comme dans sa coiffure ; il éblouissait par la fraîcheur du visage, du linge, des gants et de l’habit. Sur le gilet s’étalait une chaînette artistement travaillée, avec une quantité de breloques microscopiques.

Il tira de sa poche un mouchoir de la plus fine batiste. Après y avoir aspiré les parfums de l’Orient, il le passa négligemment sur son visage, sur son chapeau lustré, et en épousseta ses bottes vernies.

— Ah ! Volkoff, bonjour ! dit Élie.