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Page:Gorini - Défense de l’Église contre les erreurs historiques, t. 4, 1864.djvu/410

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DÉFENSE DE L’ÉGLISE.

les mortifications, si l’orgueil enfle votre esprit ? Quelle louange méritera la pâleur de votre visage, si la jalousie le rend plus livide encore ? Quelle vertu peut-il se trouver dans l’abstinence du vin, si la haine et la colère vous enivrent ? Les austérités n’ont leur beauté et la pénitence corporelle ne mérite des éloges que si l’esprit est à jeun de vices… Gouvernez et réchauffez comme sous vos ailes les gens de votre maison, afin que vous sembliez plus la mère que la maîtresse de ceux qui vous environnent. Obtenez leur soumission moins par votre sévérité que par votre bonté. Que votre premier soin soit de conserver à votre époux son autorité ; toute la maison apprendra de vous ce qu’on lui doit de respect, et plus vous l’honorerez, plus vous serez honorée vous-même (1). »

Dans un ouvrage du Scot Sédulius, retrouvé de nos jours par le cardinal Mai, on lit sur les femmes engagées dans le mariage : « L’épouse inepte est la ruine de sa maison, où elle introduit tous les maux avec tous les vices… De même que la femme infidèle à son mari, ainsi que l’a dit quelqu’un, est le naufrage d’un ménage, de même, au contraire, la femme chaste, prudente, régulièrement attachée aux choses utiles, d’un visage modeste, d’une conversation agréable, gouverne doucement ses enfants et sa famille, expose, s’il le faut, sa vie à la mort, pour sauver son mari, dont elle conserve honorablement les biens. Son affection d’hier ne sera pas changée demain. Source de prospérité, appui de la maison, joie de son époux, grâce de sa famille, elle porte la couronne de toutes les vertus (2). »

Wulfade, archevêque de Bourges au neuvième siècle, après avoir recommandé aux maris la tendresse pour leurs épouses, s’adresse à celles-ci : « Que les femmes

(i) Opera S. Paulini Nolani, Ep. ad Celantiam. (2) Patrologic latine, t. CÏIT, Liber de Bectoribus chrislianis, cap. v col. 300.